C’est un matin de juillet,

Que nous partîmes dans la forêt pour gambader.

A peine arrivées après une montée acharnée,

Une Esther essoufflée,

Nous pouvions contempler,

Les montagnes du haut de notre rocher.

Et cette vue qui nous a éblouies,

A également inspiré aux ainées de la poésie :

Célia Derlon, d’une voix emplie de tendresse :

« Regardez ce rayon de soleil qui s’est posé sur les sapins délicatement telle une caresse »

Ou encore Domitille Destremeau d’un ton un peu plus fort :

« Ho, ce sont les sapins dans lesquels nous avons sué comme des porcs »

Et sachez que ces citations sont authentiques,

Il n’y a ici rien d’ironique.

Malgré nos sacs très lourds,

Avec le sourire nous avancions, toujours.

Au mont Sainte-Odile nous sommes arrivées,

Où l’accueil fut aussi chaleureux qu’un glacier.

Mais devant les montagnes et le coucher de soleil nous nous émerveillâmes,

Et de nos belles voix nous chantâmes.

En l’absence d’hospitalité,

Et devant l’arrivée de l’orage,

Nous nous sommes couchées dans un endroit sombre et abandonné,

Un abri de garage.

Et le long de ces sommets toujours plus hauts,

Nous avons également exploré de magnifiques ruines de châteaux.

Souvent, le soir, un refuge nous regagnions,

Nous préférions être éloignées de la civilisation.

Après une longue période de chaleur,

Et, en l’absence de rivière, de notre bonne odeur,

Arrivèrent des séquences de pluie,

Mais nous, nous étions toujours ravies.

A certains moments,

Nous vîmes des troupeaux de biches galopant,

Et une fois, derrière Esther qui hurlait et détalait,

Un gros sanglier qui galopait.

C’eût été trop facile,

Si la batterie de la voiture ne nous avait pas lâchées.

Après plusieurs hommes et deux paires de fils,

Nous avons pu nous en tirer,

Seulement lorsqu’une femme est arrivée,

Et ne nous « a pas sauvé la vie, mais seulement prolongée »

Le tout prononcé

Avec un fort accent alsacien,

Et encore, à côté de leur patois ce n’est rien.

Arrivées à Strasbourg,

Avec la panne un peu à la bourre,

Chez la tante d’Esther, un accueil chaleureux,

Avec boissons, matelas moelleux et petit déjeuner luxueux.

Petite soirée au restaurant,

Flammekueches, bières et Bretzels,

Même si par notre hygiène, nous faisions peur aux gens,

Nous avons même fait un petit tour en carrousel.

Après tous ces kilomètres, tels des apôtres :

Nous retenons cette phrase : « Ainées vous les uns les autres ».